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Le drôle de monde
17 octobre 2018

Coopération dans les programmes d'armement

L’une des principales difficultés rencontrées par les programmes d’armement menés en coopération résulte parfois d’un défaut de réalisme budgétaire, mais plus souvent encore de l’inconstance budgétaire de l’État français. Les quantités commandées sont souvent réduites et les calendriers des livraisons sont retardés pour afficher des économies budgétaires de court terme, compromettant l’équilibre financier et industriel des programmes et surtout ne permettant pas aux armées de recevoir les équipements dont elles ont besoin. Les États partenaires ont moins souvent recours à ces artifices. Le projet de LPM 2019-2025 engage une inflexion favorable en préservant les calendriers des commandes antérieures. Il annonce aussi de nouveaux achats et le lancement de nouveaux programmes dont les produits sont attendus dans des délais qui laissent peu de marge pour les retards de développement, pourtant fréquents sur les programmes que la Cour a étudiés. Le montant annuel moyen des investissements français dans l’armement conventionnel est compris entre sept et huit milliards d’euros, dont deux milliards seulement prennent la voie des coopérations. Hors des coopérations, le choix d’un programme national peut se justifier par l’urgence, afin d’éviter les délais de concertation ou bien si les États partenaires ne peuvent aligner les calendriers de leurs besoins et de leurs ressources. La voie nationale est techniquement possible grâce à la solidité de la base industrielle et technologique de défense française, mais elle ne peut répondre à tous les besoins du fait du renchérissement croissant des armements qui sont de plus en plus sophistiqués. La dernière option d’un achat à l’étranger porte le risque majeur de perte d’autonomie, particulièrement lorsque les matériels ont un fort contenu technologique ; elle reste possible pour des équipements courants, tels que les fusils d’assaut, ne plaçant pas les armées sous la contrainte d’avoir à faire face à un monopole.

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